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Mon conjoint refuse de divorcer : que faire pour sortir de l'impasse ?

Le 15 avril 2025
Mon conjoint refuse de divorcer : que faire pour sortir de l'impasse ?
Quand l’un des époux souhaite divorcer mais que l’autre s’y oppose, le processus peut sembler bloqué. Cet article détaille les recours juridiques existants pour engager une procédure sans consentement et avancer malgré le refus du conjoint.

Lorsque la séparation devient une évidence pour l’un, mais que l’autre s’y oppose de toutes ses forces, la rupture peut se transformer en piège. Vous avez peut-être entamé un chemin personnel, douloureux mais nécessaire, pour sortir d’un mariage dans lequel vous ne vous reconnaissez plus. Pourtant, à chaque pas, un mur du refus se dresse face à vous : refus de discuter, refus de signer, refus même de parler. Ce silence ou cette opposition ouverte vous laisse avec une question lancinante : comment faire quand l’autre ne veut pas divorcer ?

Bonne nouvelle : en droit français, personne ne peut être retenu dans un mariage contre son gré. Voici tout ce que vous devez savoir pour avancer, même votre conjoint refuse obstinément de divorcer.

 1. Le refus de divorcer : comprendre les fondements juridiques

1.1 Le divorce comme droit personnel autonome

Contrairement à une idée reçue tenace, il n’est pas nécessaire que les deux époux soient d’accord pour divorcer. Depuis les grandes réformes du droit de la famille, et plus encore avec les ajustements législatifs récents, le divorce est conçu comme un droit personnel, c’est-à-dire un droit que chacun peut exercer individuellement, sans le consentement de l’autre. L’article 229 du Code civil l’énonce clairement : le divorce peut être demandé par l’un ou l’autre des époux.

Ce principe fondamental découle directement du respect de la liberté individuelle et de la dignité des personnes. Il n’est plus admissible, dans une société moderne, que l’on soit juridiquement enfermé dans une union dont on ne veut plus. Ainsi, même si votre conjoint refuse obstinément de coopérer, vous n’êtes pas sans recours. Le droit vous protège, et il organise des solutions adaptées à ces situations de blocage.

1.2 L’article 229 du Code civil et les quatre fondements du divorce

La loi française prévoit quatre fondements pour divorcer. Le premier, le divorce par consentement mutuel, suppose un accord total sur le principe et les conséquences du divorce. Le second, le divorce accepté, admet que les époux soient d’accord pour divorcer, mais pas sur les modalités. Le troisième, le divorce pour faute, permet de mettre fin à une union lorsqu’un époux a gravement manqué à ses obligations conjugales. Enfin, le quatrième, le divorce pour altération définitive du lien conjugal, est conçu pour répondre précisément aux cas dans lesquels l’un des deux refuse de divorcer.

Lorsque le dialogue est rompu, que les échanges sont impossibles ou que le conjoint s’enferme dans un mutisme stratégique, c’est ce dernier fondement qui constitue l’outil juridique principal. Le juge peut prononcer le divorce sur le seul constat que la vie commune est rompue depuis un certain temps, sans avoir besoin du moindre accord du conjoint réticent.

2. Le divorce pour altération définitive du lien conjugal

2.1 Une procédure conçue pour les situations de blocage

L’altération définitive du lien conjugal est une réponse légale aux impasses relationnelles. Elle ne cherche pas à pointer la faute de l’un ou à valoriser le comportement de l’autre. Elle se fonde sur une réalité simple : il n’y a plus de vie commune, ni affective, ni matérielle, ni même administrative. La séparation de fait a transformé le lien conjugal en une fiction juridique, sans contenu.

C’est cette fiction que la loi vous permet de dissoudre. Le juge n’a pas besoin que l’autre se présente, encore moins qu’il consente. Il lui suffit de constater que la séparation a duré au moins un an au moment de l’assignation. Et si cette condition est remplie, le divorce est prononcé.

2.2 Conditions requises : un an de séparation

Avant la réforme du 1er janvier 2021, il fallait deux ans de séparation pour engager une telle procédure. Désormais, un an suffit. Ce délai réduit permet de libérer plus rapidement les personnes enfermées dans un mariage vidé de son sens. La séparation ne doit pas seulement être affective : elle doit être prouvée matériellement.

Il faut démontrer que vous vivez séparément depuis un an. Cela peut passer par un bail distinct, des attestations de proches, des courriers, ou encore des documents administratifs. Plus la séparation est visible, plus votre dossier est solide.

2.3 La preuve de la rupture du lien conjugal

En droit, la preuve est la clé. Vous devez démontrer que le lien conjugal est rompu, et que cette rupture dure depuis au moins douze mois. Il n’est pas nécessaire de prouver que la séparation était volontaire ou pacifique. Ce qui compte, c’est qu’elle existe, qu’elle soit durable, et qu’elle traduise la fin de toute vie commune.

Cela peut sembler technique, mais avec l’aide d’un avocat en droit de la famille, la construction de votre dossier devient une démarche organisée et structurée. C’est là que le rôle du conseil prend tout son sens : il transforme une situation émotionnelle en argument juridique.

2.4 Jurisprudences récentes illustratives

La Cour d’appel de Lyon, dans un arrêt récent a rappelé que la durée de séparation est un critère purement objectif. Le divorce a été prononcé alors que le conjoint s’était abstenu de toute communication depuis plus d’un an.

De même, la Cour de cassation, dans une décision du 30 septembre 2020 (n° 19-18.365), a confirmé que le refus persistant d’un époux ne faisait pas obstacle au prononcé du divorce dès lors que la séparation était avérée. Ces arrêts offrent un appui solide à toute personne confrontée au mutisme ou à l’inertie de son conjoint.

3. Le divorce pour faute : quand le refus dissimule une volonté de nuire

3.1 Le cadre juridique posé par l’article 242 du Code civil

Lorsque le refus de divorcer est accompagné de comportements toxiques, il peut être opportun d’envisager le divorce pour faute. Ce fondement repose sur l’article 242 du Code civil, qui prévoit que le divorce peut être demandé lorsqu’un époux commet des faits constituant une violation grave ou renouvelée des devoirs conjugaux, rendant intolérable la poursuite de la vie commune.

Cette procédure est plus délicate, car elle implique d’apporter la preuve des fautes reprochées. Mais elle est parfois la seule voie juste, notamment en cas de violence psychologique, de chantage affectif, de maltraitance financière ou d’abandon délibéré.

3.2 Quels faits peuvent être retenus comme fautifs ?

La faute peut revêtir de multiples formes. Il peut s’agir de violences verbales ou physiques, d’infidélités répétées, de harcèlement moral, de désintérêt manifeste pour les enfants ou d’un refus persistant de contribuer aux charges du ménage. Le juge apprécie la gravité des faits au regard des circonstances particulières du couple.

Il est indispensable de réunir des preuves : certificats médicaux, constats d’huissier, échanges de courriels, attestations. L’accompagnement d’un avocat est ici fondamental, tant pour la stratégie que pour la constitution du dossier.

3.3 Appréciation judiciaire de la faute : exemples jurisprudentiels

Dans un arrêt du 17 mars 2022 (CA Versailles, n° 21/03261), la cour a retenu le comportement fautif d’un mari qui exerçait des pressions psychologiques sur son épouse pour l’empêcher de divorcer. La juridiction a estimé que ces faits rendaient le maintien du lien conjugal insupportable. La Cour de cassation, quant à elle, dans une décision du 8 juillet 2020 (n° 19-16.298), a confirmé que le refus de contribuer aux charges du ménage pouvait être constitutif d’une faute.

3.4 L’impact du divorce pour faute sur les mesures accessoires

Contrairement à une croyance courante, le divorce pour faute n’a pas d’incidence directe sur la pension alimentaire ou la garde des enfants. Le juge prend ses décisions en fonction de l’intérêt des enfants et de la situation financière de chacun, indépendamment du comportement conjugal. Toutefois, dans les cas les plus graves, la faute peut justifier l’octroi de dommages-intérêts ou l’exclusion de certains avantages patrimoniaux.

4. Le rôle du juge aux affaires familiales face au silence ou au blocage

4.1 Une procédure qui avance même sans l’autre

L’absence de réponse de votre conjoint ne bloque en rien la procédure. Une fois saisi, le juge peut statuer, même si le défendeur ne comparaît pas. Il est simplement requis que celui-ci ait été informé de manière régulière, notamment par voie d’huissier. Cela garantit le respect du contradictoire, principe essentiel en droit.

4.2 L'assignation délivrée par l'intermédiaire du commissaire de justice et le respect du contradictoire

Si votre conjoint ne répond pas aux courriers de votre avocat et ne saisi de conseil, l’assignation qui lui est délivrée par le commissaire de justice permet de le convoquer formellement. À partir de là, il est présumé avoir connaissance de la procédure. S’il ne se présente pas à l’audience, il sera réputé avoir été jugé par défaut, et la décision lui sera en tout état de cause opposable.

4.3 L’audience sans présence du défendeur

Le juge aux affaires familiales peut tout à fait organiser une audience sans la présence du conjoint qui refuse de divorcer. L’absence de celui-ci ne constitue pas un motif de renvoi. Cela permet à la partie demanderesse de faire valoir ses arguments et d’obtenir une décision, même en cas de silence absolu.

4.4 Les décisions provisoires pour protéger les enfants et le logement familial

Dès l’introduction de la procédure, des mesures provisoires peuvent être sollicitées pour protéger les enfants, attribuer le logement familial ou organiser les contributions financières. Dans un arrêt du 6 décembre 2022 (CA Aix-en-Provence, n° 21/06145), la résidence des enfants a été confiée à la mère, le père s’étant désintéressé de la situation depuis plusieurs mois. Le juge a ainsi assuré la stabilité des enfants malgré l’inertie du conjoint défendeur.

Sur ce point vous pouvez consulter notre article qui traite de la problématique du logement familial et du divorce.

5. Se libérer d’un mariage figé : l’importance d’une stratégie juridique adaptée

5.1 Sortir du piège émotionnel du consentement impossible

Il est fréquent de rencontrer des personnes figées dans l’attente d’un accord qui ne viendra jamais. Elles espèrent une sortie pacifique, une signature, une discussion. Mais lorsque l’autre refuse obstinément, cette attente devient destructrice. Le rôle de l’avocat est alors de redonner du mouvement, de réintroduire une dynamique dans ce qui est devenu une impasse.

5.2 La mission de l’avocat : cadrer, défendre, sécuriser

L’avocat en droit de la famille ne se limite pas à rédiger des actes. Il est le gardien de votre liberté, l’architecte de votre issue quant à cette impasse. Il connaît les textes, les stratégies, les pièges. Il vous aide à produire vos preuves, à choisir le bon fondement relatif à votre divorce, à anticiper les réactions adverses. Il ne vous promet pas une séparation sans douleur, mais une procédure sans erreur.

5.3 Une stratégie sur-mesure, humaine et rigoureuse

Chez LMB Avocats, chaque situation est traitée avec une écoute attentive, une précision juridique et une stratégie construite sur-mesure. L’objectif n’est jamais d’envenimer un conflit, mais de permettre à ceux qui le souhaitent de sortir d’un lien qui ne les respecte plus. La rigueur juridique s’allie ici à l’humanité du conseil.

5.4 Cas pratique inspiré de situations traitées par LMB Avocats

Isabelle M, mère de deux enfants, vivait séparée de son époux depuis plus de quatorze mois. Celui-ci refusait tout dialogue, ne répondait à aucun courrier, et menaçait verbalement quiconque parlait de divorce. Grâce à une procédure pour altération définitive du lien conjugal, une assignation délivrée par le commissaire de justice et un dossier bien documenté, le divorce a été prononcé en dix mois. Isabelle a pu tourner la page avec dignité, en toute légalité.

En conclusion vous devez retenir que vous avez le droit de divorcer même si cela vous est a priori refusé par votre conjoint.

Le divorce n’est pas une trahison. C’est un droit. Et ce droit, vous pouvez l’exercer même si l’autre refuse. Le silence, le blocage, la peur, la manipulation ne sont pas des arguments juridiques. Face à eux, la loi offre des issues claires, humaines, rigoureuses. Se faire accompagner, c’est transformer une douleur en démarche, une impasse en avenir.

Si vous êtes confronté à un refus de divorce, sachez que vous n’êtes pas seul. Le droit vous protège, et des professionnels peuvent vous guider. 

Chez LMB Avocats, nous vous accompagnons avec rigueur et humanité pour faire valoir vos droits, et vous accompagner pour sortir d’une situation figée tout au long du processus de divorce.
N'hésitez pas à prendre rendez-vous dès maintenant pour bénéficier d’un premier échange confidentiel.